Dates et horaires
12.12.2023 à 20:30
13.12.2023 à 20:30
Présentation
Dans sa nouvelle création, Dorothée Munyaneza poursuit son dialogue autour des corps dominés avec la philosophe Elsa Dorlin et son texte Moi, toi, nous…: Tituba ou l’ontologie de la trace, inspiré de la pensée de Maryse Condé. Par la danse et la voix, la pièce se reconnecte à une mémoire résistante, convoquée à travers la figure de femmes noires, Isabelle, aïeule d’Elsa Dorlin, Tituba, et tant d’autres aux vies oubliées. Manière de remédier à ce qu’Elsa Dorlin qualifie de “ratures historiques”, caviardage mémoriel infligé par les archives coloniales, Dorothée Munyaneza arbore un corps dressé, exposé, qui se tient vent debout contre les tentatives d’effacement. Entre ombre et lumière, la chorégraphe, qui se reconnaît dans ces récits de vie invisibilisés, ravive les traces d’un passé éteint en donnant corps à une archive vivante, puissante incarnation de ces voix ignorées à travers le monde. Portée par une création musicale composée par Khyam Allami, la pièce fait ainsi œuvre de commémoration pour engager un acte de transmission réparateur.
Basée à Marseille, Dorothée Munyaneza développe une œuvre ardente. Originaire du Rwanda, elle s’installe à l’âge de douze ans avec sa famille en Angleterre et étudie la musique et les sciences sociales. En temps qu’interprète elle travaille avec François Verret, Alain Buffard, Alain Mahé, Stéphanie Coudert, Ko Murobushi, Rachid Ouramdane, Maud Le Pladec, Radouan Mriziga… En 2013, elle fonde sa compagnie, Kadidi. Avec la musique, le chant, la danse, le texte, Dorothée Munyaneza part du réel pour saisir la mémoire et le corps, porter les voix de celles et ceux qu’on tait, pour faire entendre les silences et voir les cicatrices de l’Histoire. Elle est associée à Chaillot Théâtre national de la danse et à la Maison de la Danse à Lyon, et en résidence à la Fondation Camargo.